Une fois arrivé à Buenos Aires, je dégaine mon Guide du Routard et c'est parti...
Finalement la ville ressemble assez à La Plata : plein de petits immeubles de 4 étages au plus, souvent décrépis, le tout disposé sur un plan tracé à la corde.
La Boca est le quartier "populaire" de Buenos Aires où serait né le tango, omniprésent dans la ville (on trouve des peintures murales représentant Gardel partout dans la ville). Le Caminito est le coin le plus touristique de la Boca : ça ressemble beaucoup à un mini-Montmartre, avec les expositions de peinture dans la rue et les magasins de souvenirs. Le quartier donne sur le port où rouillent des carcasses de bâteaux - franchement impressionant, le décor est assez apocalyptique.
Une des fiertés des Argentins est l'avenue du 9 Juillet (Avenida Nueve de Julio), l'avenue la plus large du monde (plus de 125 m) : autant dire qu'on se sent seul sur son vélo au milieu des 12 voies...
La Place de Mai serait située à l'endroit où les espagnols ont fondé Buenos Aires, et est connue pour les Mères de la Place de Mai (Las Madres de la Plaza de Mayo). Après le coup d'état militaire du 24 mars 1976 par le Général Videla, toutes les personnes qui s'opposaient au pouvoir étaient enlevées, torturés et éliminées - elle disparaîssaient du jour au lendemain, d'où leur nom de "desaparecidos". Les mères de la place de mai sont un groupe de femmes qui ont commencé à défiler sur le place de Mai, en face du palais présidentiel, dès 1977 - sous la dictature militaire - pour protester contre ces disparitions. Elles espéraient ainsi être reçues par Videla et obtenir des explications sur la disparition de leurs enfants. Elle se réunissent aujourd'hui encore tous les jeudis de 15:30 à 16:00, depuis bientôt trente ans, même si évidemment le but n'est plus le même. Anecdote amusante, au début les mères se contentaient de se réunir place de Mai, et elles se sont mises à marcher quand la police leur a expliqué qu'il était interdit aux groupes de s'arrêter sur la place.
Le musée historique national retrace toute l'histoire du pays depuis l'arrivée des espagnols jusqu'à la guerre des Malouines en passant pas les missions des Jésuites. Bizarrement, les Argentins restent très fiers de la guerre des Malouines, alors qu'elle a été menée par Videla, sous la dictature. Une salle complète est consacrée au général don José de San Martin, "libérateur de l'Argentine, du Chili et du Pérou". Je commence à comprendre lentement l'histoire de l'Argentine, mais ça reste un peu compliqué ; en tout cas, une armée de généraux se sont succédés, pour libérer l'Argentine des Espagnols, des Anglais, puis pour se battre entre eux pour décider si le gouvernement devait être centralisé ou fédéral. San Martin est mort à Boulogne sur Mer (en France, évidemment) et on a même droit à une reconstitution de sa chambre dans le musée.
J'espère bien retourner rapidement à Buenos Aires, il me reste encore beaucoup de choses à y découvrir...