Depuis le début du mois de mars je me prépare et j'attends le début des cours, mais les professeurs sont visiblement moins pressés que moi.
J'ai donc commencé par valider ma dernière matière du premier semestre, "Teoría de grafos" (théorie des grafes). Au passage je sais maintenant pourquoi tant de pays sont contre l'union civile : le problème de l'"agence matrimoniale", c'est à dire trouver un matching parfait de poids maximal, est beaucoup plus facile à résoudre dans les graphes bipartis complets K(n,n) que dans les graphes complets K(2n), en utilisant par exemple l'algorithme hongrois. C'est si simple, il suffisait de le dire !
Après ça j'ai donc continué mes visites à Buenos Aires.
Le zoo de Buenos Aires m'a laissé une double impression : d'un côté ils ont de très beaux animaux typiquement sud-américains, comme le tigre blanc, et d'un autre, c'est un bon exemple des joies de la privatisation en Argentine. C'est à dire qu'on a la poubelle sponsorisée par Tetra Pak faite d'emballages recyclés, une demi douzaine de logos de marques de cacao, de jus d'orange, etc en dessous de chaque panneau, ... bientôt les animaux vont avoir des stickers comme en F1 ou en WRC. En plus de ça je me suis fait bouffer par les moustiques à cause de la combination de chaleur, d'humidité et d'animaux. Enfin que du bonheur...
La Catedral Metropolitana est juste sur la place de mai, j'y étais déjà allé mais j'ai profité de mon passage pour prendre des photos de la tombe du "libertador", le général San Martín. J'ai continué avec la Casa Rosada, située elle aussi sur la place de mai (de l'autre côté des grillages). Pas de photos de l'intérieur (c'est interdit), mais c'est assez impressionnant, escaliers couverts de marbre de Carrare, etc, enfin pas grand chose à voir avec les "barrios". La partie qui fait face à la place de mai est en fait l'arrière de la maison, l'avant donnant sur les rives du Río de La Plata, qui ont bien reculé depuis. La partie arrière a été détruite par le bombardement en 1955 lors du coup d'état contre Perón, faisant 300 morts civils (en pleine journée), et a été reconstruite après à l'identique. Une sale habitude chez les latino-américains (cf la Moneda en 1973)...
Ensuite j'ai pu visiter le Teatro Colón, haut lieu de culture à Buenos Aires. J'ai été assez déçu par l'aspect extérieur du bâtiment, en fait assez petit et discret, sans même une place devant pour le mettre en valeur (peut-être que la 9 de Julio agrandie par les militaires y est pour quelque chose). Les tarifs des spectacles sont hallucinants, autrement dit adaptés à la clientèle de touristes étrangers, comme beaucoup de choses à Buenos Aires : un opéra côute dans les 200-300 pesos, contre au grand maximum 40 pesos à La Plata... L'intérieur est impressionnant, les sièges et les rideaux d'origine ont été conservés... Le gigantesque lustre permet de cacher un chanteur et de créer des effets "célestes", par exemple Dieu ou la conscience d'un personnage qui se met à parler. Bizarrerie, le rideau qui vient d'Europe, a été échangé lors du voyage en bateau, par erreur, avec celui de Teatro Colón de Bogota (capitale de Colombie), et l'erreur n'a jamais été corrigée. Le sous-sol contient de grands ateliers pour la préparartion des décors, costumes et chaussures, tous réalisés à la main, et parfois prêtés à d'autres théatres.