Toutes sortes d'associations de droits de l'homme et des minorités sexuelles se sont réunies pour débattre de sujets comme l'union civile nationale (le PACS en gros) en Argentine, l'homophobie en amérique latine (en particulier avec le cas du Nicaragua, dernier pays d'amérique latine ayant une législation condamnant les pratiques homosexuelles), la visibilité des lesbiennes dans les mouvements GLBTTTI, le travestisme et le transsexualisme en Argentine, l'homosexualité et la pauvreté, l'intersexualité et sa place au sein du mouvement GLBTTTI... le but étant de coordonner les efforts des multiples associations pour faire avancer les droits des minorités sexuelles.
Tous ces débats permettent de se rendre compte des conditions de vie réelles de nombreuses minorités sexuelles, avec d'un côté en théorie la loi et le droit international qui les protègent, et de l'autre de nombreuses violences sociales et surtout policières (abus de pouvoir, violences physiques et sexuelles entre autres), dans un pays d'une part très conservateur et d'autre part qui a du mal de se défaire de ses habitudes prises il y a justement trente ans (le coup d'état des militaires a eu lieu le 24 mars 1976), le tout avec une situation économique qui n'arrange rien. C'est bien d'avoir des droits, encore faut-il les faire appliquer et c'est pour ça que les associations sont là. Une des dernières actions de VOX Rosario a été de participer avec la commune à un programme de promotion des droits de l'homme par le moyen de messages sur les tickets de transport. Ces cartes sont utilisées dans les bus par beaucoup d'habitants de la ville. D'autre part, j'ai appris beaucoup de choses sur le transsexualisme et l'intersexualité, et je me suis rendu compte des préjugés dont il peuvent souffrir même au sein de la "communauté gay", au delà de rejet dont ils sont déjà victimes de manière générale.
Le pays ayant une culture très forte du "travailleur" depuis l'époque de Perón, le 1er mai (la fête du travail) se devait d'être fêtée dignement. La commune de Rosario a donc fait venir Mercedes Sosa, une chanteuse de folklore aclamée dans le pays, et très engagée politiquement, notamment auprès des travailleurs (ce qui lui aura valu l'éxil durant la dictature). La vidéo que j'ai enregistrée est une chanson de Victor Jara qui parle justement d'une femme qui se retrouve seule après un accident à l'atelier où travaillait son compagnon. Victor Jara était un musicien chilien engagé auprès de Salvador Allende, qui a laissé son nom au stade de Santiago où il a été torturé et exécuté par les militaires. Comme on ne voit pas bien sur la vidéo, je précise que Mercedes Sosa est en fait assise dans un fauteuil (rouge) au milieu de la scène à cause d'une douleur qui l'empêche de rester debout.