Voyage au Bénin

Billet du 25/11/2008

Après deux semaines au Bénin, je suis rentré contre toute attente sain et sauf: ni le taxi-moto sans casque, ni le paludisme, ni même la grève d'Air France n'ont pu m'arrêter.

C'est bien sûr avec un peu de tristesse que je suis reparti. Évidemment ce voyage au Bénin a été une bonne occasion de se retrouver en famille. Mais il a aussi été l'occasion de vivre un certain choc culturel. En soi le fait de se balader dans un pays sans savoir où on va loger pour la nuit était quelque chose d'assez traumatisant pour moi il y a quelque temps. Mais les choses étant bien faites, le chaos qui semble régner au Bénin, s'il rend difficile de s'organiser à l'avance, facilite les choses quand il s'agit d'improviser des plans B à l'arrache. Autant dire que par rapport à mon quotidien à Stuttgart, le dépaysement était assuré.

La première étape, directement après l'arrivée de l'avion, a été le nord du Bénin : Natitingou. Pour y aller, 8 heures de bus. En bons "yovos" ("blanc" en langue locale, le fon), nous nous sommes assis au fond, sur ce qui restait des suspensions arrière, de façon à saisir au mieux le profil de la route. Autant dire qu'on a failli avoir le mal de mer. Ce trajet du sud au nord du Bénin nous a permis de réaliser les contrastes qui existent dans le pays. Dans le sud, une chaleur humide, des grandes villes affairées et beaucoup de hautes végétations. Dans le nord, des petites villes clairsemées, et un paysage de brousse plus sec.

Enfin arrivé après une journée d'avion et 8 heures de bus à Natitingou, nous tombons sur Marion (pas totalement pas hasard, mais c'est amusant quand même). Sur place, beaucoup de balade en brousse pour partir à la découverte de la végétation sauvage (tek, ébène, baobab, karité, ...), des cultures agricoles (maïs, sorgho, igname, mil, ...) et des populations locales qui vivent encore en partie de manière traditionnelle (par exemple dans les tata somba, maisons en terre typiques du nord). Super entente avec les locaux dans les villages et sur les marchés et beaucoup de propositions de mariage pour les filles :-P. Pour se rafraîchir les idées, petite étape aux chutes de Kota : perdu au milieu de la verdure, un grand bassin d'eau douce avec des jeux de lumière entre l'eau et les feuillages. Au bénin, les occasion de se baigner ne sont pas nombreuses (les locaux ne se baignent pas beaucoup et l'océan est assez dangereux) donc on en profite.

Deuxième étape : près de Dassa, dans le centre du Bénin. L'humidité devient de plus en plus présente, on s'habitue à être tout le temps en sueur. Sur place, une association fait de la sensibilisation au respect de l'environnement et gère une auberge tournée vers l'éco-tourisme. Le village est installé au pied d'une montagne et vend les les pierres pour construire les routes dans la région. Dans la montagnes se trouvent plusieurs divinités animistes (vaudou) qui sont toujours honorées par les habitants. Tout en haut de la montagne, des anciens moulins à grain témoignent de la présence des ancêtres en haut de la montagne.

Troisième étape : Bohicon. Bohicon se trouve près du coeur de l'ancien royaume du Dahomey, Abomey. Cette riche histoire a laissé de nombreuses traces, dont les palais des rois et les villages souterrains d'Agongointo, utilisés par les guerriers du royaume du Dahomey. Merci Marion et Kémi pour l'accueil !

Quatrième étape: Porto Novo. La capitale du pays est une ville administrative assez calme (le centre économique étant Cotonou), propose tout de même des musées très intéressants (le musée ethnographique en particulier) et des possibilités d'excursions sympathiques dans la lagune : villages lacustres des Aguégué et rivière noire.

Cinquième étape : Cotonou. La première ville du pays est une "vraie" ville, avec plein de bouchons et de pollution. Vu que les béninois n'ont pas forcément des habitudes de conduite très saines (la priorité au plus gros remplace la priorité à droite), c'est assez folklorique. Étant la ville commerciale la plus importante du pays, on peut tout trouver à Cotonou : des produits importés de Chine ou d'Europe bien sûr, mais aussi les produits typiquement africains comme des étoffes imprimées à la cire, des bijoux, des objets en cuir...

Sixième étape : Ouidah. La ville est tristement célèbre pour être le lieu où les négociants d'esclaves achetaient et embarquaient leurs victimes vers les Amériques, en particulier le Brésil. Le retour des affranchis vers le Bénin a d'ailleurs laissé beaucoup de traces à Porto Novo : maisons de style colonial afro-brésilien, cathédrale et mosquée. Un monument a été construit sur la place à l'endroit précis où les esclaves étaient embarqués pour l'Amérique : la porte du non retour.

Dernière étape : sauter dans l'avion ! Après beaucoup de spéculations sur les grèves d'Air France, finalement nous sommes partis à l'heure, et nous nous sommes séparés à Paris !

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